Deux connards dans un bibliobus

Deux connards dans un bibliobus

Encore un podcast sur les bibliothèques ...

Quentin et Julien

Salut ! Oui alors voilà on lance encore un nouveau podcast … et oui ça va parler de bibliothèque. Mais restez ! Parce qu’on vous fait deux promesses : d’abord ce sera pas long (15 minutes par épisode c’est à dire le temps d’équiper 2 BD ou de cataloguer une saleté d’acte de colloque) (EDIT : on ne tient pas cette promesse déso). Ensuite ce sera suffisamment outrancier pour que ce soit fun. Parce qu’effectivement ça s’appelle deux connards dans un bibliobus ! Le but c’est de vous causer de sujets de bibliothèque, avec autant de filtre qu’un bus lancé à 200 sur l’autoroute, et piloté par des belettes sous coke. On vous propose donc d’écouter nos divagations, nos vannes douteuses, mais le tout parsemé quand même de vrais références et de littérature scientifique sur le métier, parce que c’est beaucoup plus sympa de tirer à balle réelle. Je m’appelle donc Julien, Et moi Quentin, Et on est deux connards dans un Bibliobus.

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Penser son métier ... la bibliothéconomie critique #critlib

Depuis qu'on a commencé le podcast on tourne autour d'une notion importante qui va être le sujet de l'épisode de ce mois-ci : la bibliothéconomie critique (ou #critlib en anglais).

C'est un peu plus long que d'habitude (et encore on a beaucoup coupé, vous vous rendez pas compte à quel point on est bavards) mais pas non plus déraisonnable. C'est un poil plus technique aussi parce que le sujet est complexe. On a essayé de faire le plus simple possible et le plus ancré dans nos quotidiens, parce que le propre de ces thématiques qui semblent très théoriques c'est justement de poser beaucoup de questions sur nos pratiques. C'est ce qui est sans doute le plus important dans le #critlib justement : se poser des questions, oser remettre en doute nos certitudes, pour prendre conscience des problèmes qu'on ne voit pas et agir.

Et donc c'est parti pour la biblio : on commence par l'article qu'on raconte ici d'Emily Drabinsky "What is Critical About Critical Librarianship?" https://academicworks.cuny.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1622&context=gc_pubs
Super papier, super narration, super lecture ... et si vous voulez une vidéo d'une conf où elle raconte tout ça c'est par là : https://youtu.be/vOuDCej6ZJc (le son est dégueu par contre)

On continue avec une revue de littérature (c'est à dire un résumé complet de l'état de la recherche sur un sujet) par Eamon Tewell "A Decade of Critical Information Literacy: A Review of the Literatureof the Literature" : https://pdxscholar.library.pdx.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1055&context=comminfolit Une dizaine de pages qui revient sur l'origine du concept, ses liens avec la pédagogie critique, les points d'achoppement ... Et la biblio est conséquente.

Et puis on ne l'a pas mentionné dans l'épisode (shame) mais il y a cette synthèse de Jean-Michel Lapointe et Michael David Miller dans la revue québecoise A bâbord : https://www.ababord.org/Quand-la-bibliotheconomie-devient-critique

Tout ça pour dire que le #critlib c'est perturbant, ça oblige à faire un pas de côté (pas facile dans la routine du quotidien), à remettre en question des acquis sur notre place dans le monde et dans la vie de nos publics ... mais réfléchir, regarder si on va dans la bonne direction, s'assurer qu'on ne laisse pas du monde sur le côté, prendre le temps de bâtir un quotidien professionnel qui ne soit pas fait de souffrances et de frustrations, ça en vaut la peine, non ?

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Dis oui ... mais tais-toi ! La participation en bibliothèque

Ce serait pas un premier vendredi du mois ? On vous invite à monter dans le bus pour parler de ce Grall des bibliothèques, la participation des publics !
On y causera notamment du fait que la participation, ce n’est pas que des ateliers macramé mais un réel exercice de partage du pouvoir qui pose des questions en profondeurs sur notre manière d’exercer le métier.
Pour faire ça proprement, on vous renvoie notamment sur l’article de Marion Carrel qui parle d’injonction participative et que vous trouverez ici : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2017-3-page-27.htm, mais aussi son autre texte sur la citoyenneté et le pouvoir d’agir dans les quartier populaire : https://journals.openedition.org/anthropodev/552
On cite aussi quelques projets qui méritent la peine d’être connu, comme par exemple les collègues du Garaget en Suède, et ceux de Dokk1 au Danemark – Et oui, on va essayer de ne pas faire que parler des bibliothèques nordiques, promis. Le premier pour sa pratique du participatif comme une d’une réelle volonté de contrôle citoyen et le second pour avoir enfin compris la manière de recueillir pour de vrai les opinions des gens.
On vous propose donc un épisode ou l’on dit tout le bien qu’on pense de la participation, mais où l’on pointe aussi beaucoup la loupe vers toutes ces fausses bonnes idées qui en découlent et qui vont souvent se résumer à dépenser beaucoup d’énergie pour pas grand-chose, à oublier complétement ses collègues et, la meilleure, à se braquer dès que nos usagers essayent d’aller un peu plus loin que ce qu’on avait prévu au départ.
Mais promis, on a pas l’intention de vous décourager de mettre le mot partout dans vos argumentaires auprès de vos tutelles <3

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Mourir pour son métier ?

Hey mais c'est le premier vendredi du mois ? Donc y'a un nouvel épisode ! Aujourd'hui une question qui nous taraude tous à des niveaux différents : Mourir pour son métier ?

On part du concept de vocational awe de Fobettarh dont vous pouvez trouver le texte ici : https://www.inthelibrarywiththeleadpipe.org/2018/vocational-awe/

Vous pouvez voir une présentation qu'elle en fait ici (qui s'appelle Vocational Awe and Librarianship: Loving Yourself is Not a Crime) : https://vimeo.com/510887021
(Elle revient pas mal dans cette vidéo sur les différentes critiques qui lui sont adressées et comment elle y répond)

On peut aussi citer cet article qui va un peu plus loin avec la spécificité des discothèques : https://scholarship.depauw.edu/library_facpubs/8/

Et vous pouvez retrouvez ici une présentation un peu plus digeste de ce texte : https://hcommons.org/deposits/item/hc:29889/

Comme à chaque épisode on vous invite à jeter un coup d'oeil sur tout ça, à aller fouiner dans les biblios des articles pour vous faire une idée un peu plus détaillée de tout ça.

Depuis qu'on a lancé le premier épisode on a reçu pas mal de témoignages et de messages de bibliothécaires qui sont pas en grande forme, usés par le quotidien, qui se sentent paumés dans l'organisation de leur métier, ou qui sentent qu'ils ont perdu la flamme ...

On n'a pas de solutions à offrir face à ces questions difficiles, particulièrement avec le sujet dont on parle aujourd'hui. Il n'y a pas de recette ou de guide qui permette de ne jamais subir de burn out ou d'épuisement professionnel...

Mais ce qu'on a pu comprendre à la fois d'expérience et en bossant le sujet, c'est qu'il y a deux clés qui peuvent nous aider : d'abord prendre conscience des mécanismes qui sont à l’œuvre (et pour ça faut lire des trucs, écouter des témoignages, discuter avec ses collègues ...)

Et ensuite s'organiser collectivement. Pareil c'est pas magique mais rapprochez-vous de vos orgas syndicales locales, se syndiquer, participer à des réunions, c'est un droit protégé pour tous les agents https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F497

Alors on va pas vous dire d'aller ici ou là, c'est à vous de voir suivant votre contexte local (et des gens que vous connaissez) mais vous pouvez aller piocher dans https://la-petite-boite-a-outils.org/ par Solidaires.

N'oubliez pas également que vous avez le droit à des formations syndicales (ça peut aller jusqu'à 12 jours par an, c'est pas automatique mais ça vaut le coup d'essayer) et c'est toujours l'occasion d'échanger avec des collègues et de s'extraire d'un quotidien pas ouf ...

Pareil à vous de voir où vous voulez aller mais voilà quelques exemples :
https://ancien.solidaires.org/La-formation-syndicale
https://www.formationsyndicale.cgt.fr/
https://formation.fsu.fr/
N'hésitez pas à poser des questions à vos représentants, adhérer n'est pas une obligation pour être écouté.

C'est pas très joyeux tout ça mais l'essentiel à retenir c'est que vous n'êtes pas seul·e·s face à tout ça !

Prenez soin de vous, on revient le mois prochain pour un épisode qui parlera de participation des publics et pourquoi on fait (parfois) de la merde ...

Bisous !

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Peut-on être de droite et bibliothécaire ?

Et c'est parti pour le premier épisode !
Aujourd'hui on aborde (sans délicatesse) une question que vous vous êtes sans doute déjà posée : "Peut-on être bibliothécaire et de droite ?"
On vous laisse écouter ça et nous dire à quel point vous êtes d'accord avec la conclusion.
Mais histoire d'épaissir le morceau voilà quelques articles qu'on a potassé et qui valent le coup d’y jeter un bout de cerveau disponible :
(petit disclaimer ce sont des articles en anglais parce que ... ben on manque un peu de littérature critique sur les bibliothèques en français ? on prend les recos si vous avez)

  • En premier "All Librarianship is Political: Educate Accordingly" de Paul T Jaeger et Lindsay C Sarin https://openscholarship.wustl.edu/pollib/vol2/iss1/8/
    Un article bien touffu qui aborde pas mal de sujet mais le point central c'est que ... les bibliothèques c'est politique. En vrai c'est un peu plus complexe que ça et l'article aborde pas mal d'aspects depuis la formation des cadres, la nécessité de devenir des "activists librarians", au service des communautés. Et puis il y a une grosse biblio à regarder.

  • Ensuite on a "On the Political Nature of Library Leadership" de John Buschman https://openscholarship.wustl.edu/pollib/vol2/iss1/9/
    Ici on a un article qui apporte à la fois plus de théorie sur l'aspect politique (mais pas indigeste non plus) et des réflexions sur le management.

  • Et enfin "Libraries, Labour, Capital - On Formal and Real Subsumption" de Sam Popowich https://journal.radicallibrarianship.org/index.php/journal/article/view/25
    Bon on va pas se mentir celui-là il est un peu velu. Il faut parfois relire trois fois un paragraphe pour vraiment comprendre le sens. Mais ça vaut le coup. D'abord parce que c'est une réponse à un autre texte de Buschman (et que les clash c'est rigolo) et ensuite parce que c'est une autre façon de voir les crises dans lesquelles notre profession s'englue depuis longtemps. Et même si on n'est pas d'accord avec tout, ça fait du bien d'avoir de nouveaux arguments à examiner ! Et encore une biblio de qualitay à dépiauter (et qui recèle le sujet d'un prochain épisode mais chut on n'a rien dit).

Alors bonne digestion de tout ça !
Bisous !

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